Sur nos montagnes (1/7): «Je ne laisserai jamais tomber l’alpage»
Cet été, La Liberté s’arrête sur les métiers qui fondent la tradition de l’alpage. Premier épisode: les armaillis complices, en compagnie des Veveysans Jean-Claude et Fabrice Favre, père et fils, aux Hugonins.
Stéphane Sanchez
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Une petite route cahoteuse conduit à leur chalet dominé par 400 mètres de roches et d’éboulis, entre le col de Lys et le Vanil des Artses. Son nom: Les Hugonins, à 1416 mètres d’altitude, dans l’ombre du Folliu Borna jusqu’à 9 h du matin. «Mais nous avons les plus beaux couchers de soleil de la vallée!» contrebalancent Jean-Claude Favre, 61 ans, et son fils Fabrice, 27 ans, tous deux en liquette sur la terrasse.
Dans leur tanière, la chaleur surprend. C’est celle de la fabrication, que le duo vient de terminer. A droite, au fond de la pièce sombre, le creux du feu. Plus près, la chaudière étincelante. Plus près encore, dans le coin, une grande presse métallique attend deux meules de Gruyère posées sur la table d’égouttage en bois, seul vestige d’une époque bal