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Gouzel Iakhina affronte par la fiction les cicatrices du passé russe

Traduite dans le monde entier, l’écrivaine russe Gouzel Iakhina illumine la rentrée avec un roman d’aventures qui traverse le paysage traumatique de la première famine soviétique

«Les nombreux traumas soviétiques sont à la fois le fardeau de la société russe et son ciment», confie Gouzel Iakhina. © Georgui Kardava
«Les nombreux traumas soviétiques sont à la fois le fardeau de la société russe et son ciment», confie Gouzel Iakhina. © Georgui Kardava

Thierry Raboud

Publié le 25.08.2023

Temps de lecture estimé : 19 minutes

Grand entretien » «La joie viendra avec le communisme», mais en attendant c’est la famine qui étend son aile noire, quand le pain est fait de copeaux de bois, les soupes diluées de sable. Alors il faut traverser forêts et steppes pour rêver à Samarcande, ses blés ensoleillés, ses raisins gorgés de tant de lumière qu’un seul grain, dit-on, suffit à vous rassasier… Entre deux, 4000 kilomètres de rail infestés de bandits, tchékistes russes, cosaques de l’Oural, basmatchis kazaks. Et ce convoi comme une arche cahotant vers l’espoir avec, à bord, cinq cents enfants.

L’histoire est un train dont la locomotive à vapeur, pour avancer dans le désert du présent, fait feu du passé. Gouzel Iakhina, écrivaine moscovite dont les deux premiers romans ont ébloui le monde entier, revient aux command

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