Méfiez-vous de la réforme de la LPP sur laquelle vous allez voter. La majorité bourgeoise du parlement a concocté un projet qu’elle présente comme «généreux», mais qui en réalité risque de nuire à une bonne partie d’entre nous, en nous coûtant très cher. En abaissant le seuil d’entrée, cette réforme permet certes à un plus grand nombre de personnes d’être assurées à la LPP, et donc de toucher une rente du 2^e pilier. Mais dans l’immédiat et pour toute la vie active, les déductions de cotisations importantes vont grever le salaire net et donc le pouvoir d’achat.

Par ailleurs, ce que les partisans disent moins fort, c’est que la réforme prévoit aussi une baisse du taux de conversion. Très concrètement, cela signifie pour tout le monde des rentes plus basses, en dépit des compensations prévues pour la génération de transition, les rentes n’étant pas adaptées à l’augmentation du coût de la vie. La rente qu’on fait miroiter aux femmes et aux personnes à bas revenus restera généralement bien modeste. Si modeste qu’il faudra continuer à recourir aux prestations complémentaires (PC) pour essayer de vivre dignement sa retraite. Force est de constater que dans le 2^e pilier, on n’obtient pas de bonnes rentes avec de petits salaires.

Cette réforme a été bricolée, mal conçue, et je déplore que le parlement ait refusé les bonifications pour tâches éducatives/d’assistance, pourtant accordées dans l’AVS. Cette proposition aurait tenu compte des parcours professionnels des femmes et apporté une amélioration. Le 22 septembre, je dirai non à cette réforme.